Florian Scopelitis #7

Bonjour à tous,

Je m’appelle Florian Scopelitis, mais tout le monde m’appelle Flo. Certains d’entre vous me connaissent pour m’avoir vu jouer au hockey avec l’équipe première ou entraîner le mercredi après-midi les enfants de l’Orée.

Ce 8 décembre, cela fait très exactement 6 mois, jour pour jour, que je suis dans cet hôpital. Un stupide accident. Alors que je jouais avec des amis dans une piscine. Ambulance, IRM, plus de 4 heures d’opération et un verdict à la fois dur et encourageant : « Tu vas être paralysé pendant plusieurs mois car la moelle épinière a été comprimée mais, heureusement, elle n’a pas été sectionnée ». Une chance dans mon malheur, une lueur d’espoir face à cette fatalité.

Un verdict encourageant, ok… Dans le mot « encourageant », il y a « courage ». Et aujourd’hui, je sais qu’il va encore m’en falloir beaucoup pour retrouver toute mon indépendance, pour pouvoir simplement marcher. Comme tout le monde.

Il faut que je sois très clair : je ne veux absolument pas me plaindre de quoi que ce soit et je ne veux surtout pas que quiconque me plaigne.

Je suis à la moitié de ce long séjour hospitalier et je mesure, à chaque instant, tout ce chemin déjà parcouru. D’abord, j’ai pu bouger les bras, puis les poignets, puis la main droite. Et depuis quelques jours, je sens comme des fourmis dans les jambes et j’arrive maintenant à me lever seul et à me tenir debout, appuyé à cette machine.

Tous ces efforts, je les fais parce que je parviens à garder le moral. Grâce à ceux qui m’entourent, grâce à tous ceux qui se sont manifestés et que je remercie du fond du cœur. Grâce aussi à mes potes de l’équipe première que je viens souvent voir, depuis ma chaise roulante, au bord du terrain. Je me bats pour d’abord retrouver mon équilibre, puis remarcher un jour et je sais qu’ils se battent eux aussi pour gagner des matches, puis se maintenir en Division d’Honneur. Moi pour eux et eux pour moi. On se bat ensemble. Le talent, ils l’ont tous pour rester en DH mais ce qui fera la différence par rapport aux autres équipes, c’est leur préparation hivernale. S’ils travaillent vraiment à fond, ils se maintiendront.

Avec le recul, je me revois moi aussi plus jeune, renâcler pour m’entraîner. Parce qu’il faisait froid, parce que j’étais fatigué, parce que… Aujourd’hui, je ne suis pas devenu plus sage ou plus intelligent que n’importe qui, mais je sais ce que c’est de réellement souffrir, de serrer très fort les dents pour arriver ne fut-ce qu’à un tout petit résultat.

Alors, à quelques jours des fêtes de fin d’année – et surtout sans vouloir donner l’impression de vous faire des leçons de morale – les enfants, n’oubliez pas que la victoire se forge à l’entraînement et qu’elle est plus souvent le résultat de tous vos efforts que de votre seul talent.

Ce 8 décembre, j’ai un moral d’enfer et je vous en souhaite tous autant. Ainsi que de très heureuses fêtes de fin d’année.

A très bientôt, Flo


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