Un Oréen au Barça

Le site okey.be de Philippe Demaret est allé à la rencontre de Jérémy Bourg, Oréen exilé à Barcelone pour une année dans le cadre de ses études. Retrouvez l’intégralité de cet entretien reproduit à la suite ou sur le site okey.be.

Jérémy Bourg vient de passer une année au FCB. Une aventure espagnole racontée en détail.

okey : Peux-tu te présenter?
Jérémy Bourg : J’ai d’abord commencé au Watducks jusqu’en minimes, puis je suis parti à l’Orée où j’ai réalisé toutes mes classes de jeunes. Après les juniors, je suis parti une année à l’étranger ou j’ai joué en Hollande, à Vught. L’année suivante j’ai repris en équipe 2 à l’Orée, terminé premier mais sans monter vu la stagnation de la première en D1. Puis l’année suivante, j’ai fait les trois quarts en 2 avant de rejoindre la première avec Jean Willems pour jouer quelques matches et les barrages contre La Gantoise. L’année suivante, 2011-2012, j’ai joué comme back gauche et avant, sous les ordres de Marcello, toujours à l’Orée pour contribuer à la montée en DH.

okey : Pourquoi es-tu parti à Barcelone?
Jérémy Bourg : Ayant terminé mes trois années de bac en communication à l’IHECS, j’avais envie de changer un peu d’air et de venir ici à Barcelone pour terminer mes études. De plus, j’aimais bien l’idée d’apprendre une nouvelle langue et de pouvoir tester un autre championnat, avec d’autres équipes et une autre mentalité. J’ai donc trouvé un master d’un an en Communication audiovisuelle et Marketing que je suis actuellement en passe de terminer. Et j’ai trouvé un club de hockey dans lequel je pouvais jouer à un bon niveau.

okey : Le FC Barcelone, c’est énorme !
Jérémy Bourg : Oui c’est énorme parce que tout le monde connait le club par le football, mais il y a en tout 13 différentes branches sportives. Et malheureusement, certaines dont quasiment personne n’a entendu parler…
Ici, c’est surtout le football, le basket, le foot salle, le hockey sur glace et le hockey sur patins à roulette…donc c’est un peu dommage pour le reste des catégories qui sont un peu moins reconnues.
On imagine toujours le FCB comme grandes équipes et grandes installations, mais c’est pas vraiment le cas. On joue dans les installations des Jeux Olympiques de 1992, en haut de la colline de MontJuïc, qui appartiennent à la commune et que le club doit partager avec le club de hockey Catalonia.
D’autres parts, la partie hockey ne compte pas énormément de membres. Il y a en tout deux équipes messieurs, une de dames, une de ladies, une de juniors garçons et 3 équipes de plus jeunes. Et quand on compare dans les clubs aux alentours comme le fameux Polo ou l’Athletic Terrassa, c’est dérisoire.

okey : Quel est le niveau du FCB ?
Jérémy Bourg : Ce qu’il faut savoir c’est qu’ici, chaque année, le club doit faire face à de nombreux départs et arrivées de joueurs de niveau et de nationalités différentes. Pour cela, c’est assez difficile de construire une équipe sur la durée; mais néanmoins, on a quand même réussi à composer et à proposer un niveau de hockey correct après quelques semaines.
Le niveau de l’équipe en elle-même, je dirais qu’il correspond à celui d’une équipe de haut de moitié de classement de D1 belge. Le niveau du championnat est également semblable à la D1 belge, avec des équipes un peu plus fortes et des équipes un peu plus faibles: il n’y a pas d’énormes différences.

okey : Comment se joue le championnat, quel structure, nombre de matches, déplacement ?
Jérémy Bourg : Le championnat est assez différent, la première partie de saison débute d’octobre à février avec la trêve hivernale de 4 semaines.
On peut le voir comme ceci, 12 équipes regroupées en deux poules de 6, une correspondant à la Catalogne et l’autre regroupant le reste des clubs espagnols de la catégorie. 5 matches en aller-retour pour déterminer les places, ensuite les 3 premiers de chaque poule reforme un second championnat et les 3 derniers en reforme un autre.
Donc on a d’abord uniquement joué dans la province catalane, dont les deux gros déplacements étaient jusque Valence et Saragosse (5 et 3 heures de bus). On a joué en tout, contre 5 équipes en aller-retour pour terminer 4ième de la poule.
Cette place nous a fait jouer les “play-offs” du bas, qui correspondent à deux choses, éviter de descendre de catégories et remonter dans la poule que l’on venait de quitter.
On s’est retrouvé donc avec des équipes du sud, comme San Fernando, près de Cadiz, Benalmadena, près de Malaga et Ourense, à côté de Vigo.
Chaque voyage était bien planifié, on partait généralement le samedi soir en avion jusqu’à l’aéroport le plus proche, puis en bus jusqu’à l’hôtel. On jouait le dimanche aux alentours de midi, puis retour à l’aéroport pour revenir sur Barcelone par le vol de nuit avec lequel on arrivait généralement vers minuit.
Donc trois week-end assez longs et fatiguant surtout quand on y est pas habitué.
D’autre part, la salle, elle, commence maintenant, mais je ne la jouerai pas pour me concentrer totalement sur mon travail de fin d’études.

okey : Quel est le niveau espagnol; est-ce plus technique?
Jérémy Bourg : Le niveau des joueurs ici varie un peu du niveau belge, je trouve que c’est plus en finesse. Les joueurs ont généralement une très bonne technique et sont assez rapides.
Ils sont quand même bien moins costauds qu’en Belgique et pleurent littéralement au premier contact un peu physique. Pour cela, j’ai dû un peu adapter ma façon de défendre pour éviter de prendre des cartes.
Sinon, ils discutent beaucoup, tout le temps, de la première à la dernière minute de jeu et contrairement à la Belgique, les arbitres sont habitués et ne sortent les cartes que si vraiment le joueur exagère. Pour cela, de temps en temps la rencontre augmente en agressivité, et parfois en abus.

okey : Le hockey espagnol connaît des problèmes financiers!
Jérémy Bourg : C’est sûr qu’à ce niveau là, c’est assez différent aussi. Par exemple, avant, on payait quelques joueurs de talent pour augmenter le niveau de l’équipe, maintenant, les investissements au niveau du hockey au FCB sont quasiment nuls. D’autre part, il y des clubs qui ont les moyens comme le Polo où l’entrée au club et la cotisation sont énormes mais pour le reste des équipes, je ne sais pas vraiment comment ça se passe.
Ce que j’ai remarqué aussi, c’est que le niveau du hockey en général est en baisse, et je pense que cela se voit aussi au niveau international où les investissements dans l’équipe nationale espagnole en temps et argent sont assez restreints.

okey : Une belle expérience?
Jérémy Bourg : C’était vraiment une bonne expérience aussi bien au niveau du hockey que des gens que j’ai rencontré. Je pense que même si au début c’est assez dur et pesant d’arriver dans un pays et surtout dans une équipe sans en connaitre la langue, il ne faut pas hésiter à tenter le coup. Ici les gens et joueurs sont très accueillant et essaient de te mettre directement à l’aise aussi bien sur qu’en dehors du terrain.

okey : tu reviens ou tu restes ?
Jérémy Bourg : Je reviens en Belgique…