Entretien avec Marcelo Orlando
C’est un Marcelo Orlando visiblement très détendu et souriant que nous avons rencontré ce mardi. Très loquace aussi. Rassuré par la préparation d’avant saison, le coach argentin s’apprête, avec beaucoup de confiance, à entamer une nouvelle saison à l’Orée. Et à relever un double défi : coacher les Messieurs et les Dames. Même si cette fois, ce sera en D1 et non plus en DH. Découvrez cet entretien à la suite…
Orée : Marcelo, tout d’abord un retour en arrière et cette déception de voir notre équipe Messieurs redescendre en D1.
Marcelo : Oui c’était une déception car on espérait se maintenir. Ce qui s’est passé est en fait un mix de différentes petites choses : la blessure de Lucas Vila, certains joueurs qui n’ont pas été à la hauteur au deuxième tour, un peu de malchance et quelques buts malheureux lors de deux ou trois rencontres et alors qu’on dominait.
Orée : Avec le recul, on a vraiment le sentiment qu’il n’a pas manqué grand-chose.
Marcelo : Non, non, c’était serré pour tout le monde. Il y avait 4 ou 5 équipes concernées par la descente et malheureusement c’est nous qui n’avons pas réussi à prendre les 2 points qui nous auraient permis de disputer les barrages. C’est regrettable mais peut-être, comme je le pense maintenant, était-ce un mal nécessaire…
Orée : Un mal nécessaire ?
Marcelo : Oui car cette équipe n’était pas mûre pour jouer le milieu de classement. Ce qui est idéal et même nécessaire pour progresser. Aujourd’hui, je prends cela comme un nouveau départ. Avec l’expérience de l’année passée.
Orée : Est-ce que vous ressentez cette descente comme un échec personnel?
Marcelo : C’est toujours un échec… en tout cas pour moi qui, en tant que coach, aime gagner. Et puis je voulais donner une sécurité au club. Oui, pour moi personnellement, c’était un échec. Et puis, après, un sportif se doit de tourner la page et regarder vers l’avant.
Orée : L’Orée a pourtant décidé de vous faire doublement confiance pour cette saison. En vous demandant de continuer à coacher les Messieurs mais aussi de prendre la direction de l’équipe Dames.
Marcelo : Oui, et cette confiance que me fait le club est très importante. Vous savez, en toute honnêteté, j’ai eu beaucoup de propositions de clubs de division d’honneur. J’ai réfléchi et puis j’ai dit non. Non, je suis bien à l’Orée. L’Orée me fait confiance et moi j’ai confiance dans l’avenir du club. Et je peux vous assurer que, comme professionnel, c’est très important de travailler dans un club sérieux, honnête avec des dirigeants qui sont actifs, dynamiques et respectueux de mon travail. Tout cela a penché dans la balance et je me suis dit que je ne pouvais pas arrêter comme cela à l’Orée. L’Orée ne le mérite pas et je me dois de faire remonter à nouveau cette équipe en DH et de la maintenir parmi l’élite.
Orée : Alors, puisqu’on en parle, que peut-on dire de ces équipes premières? Continuons (désolé Mesdames!) avec les hommes.
Marcelo : C’est une équipe qui a énormément d’avenir. Avec un grand nombre de jeunes joueurs, évidemment formés au club, avec un potentiel énorme. Pour les accompagner, il y a une base expérimentée avec un Facu Callioni qui a un niveau international, est un des meilleurs attaquants du monde et est en plus très pédagogue. Il y a Maxi Garretta et Nacho Bergner qui sont restés et croient dans le projet du club. Et tous les trois sont convaincus du talent qu’il y a dans cette équipe.
Orée : Les Dames maintenant…
Marcelo : Là aussi, c’est une équipe très jeune mais avec beaucoup de qualités. Ce sont des filles qui travaillent sérieusement et ont une attitude et une hygiène de vie de sportives de haut niveau. Donc l’avenir, je le vois avec beaucoup de confiance. Avec ces deux équipes, Dames et Messieurs, qui ont un gros potentiel tant technique que physique. Le problème du hockey belge, c’est que certains clubs n’hésitent pas à séduire nos jeunes pour les amener chez eux et n’attendent pas qu’elles -ou ils- aient le niveau. Et donc, ces jeunes se retrouvent trop souvent sur la touche. Non, l’avenir de l’Orée ne m’inquiète pas du tout, ce qui est dangereux c’est risquer de perdre nos meilleurs éléments et cela nous met évidemment la pression pour remonter au plus vite en division d’honneur. Mais la qualité de l’équipe, on l’a. Très certainement.
Orée : Le projet dont vous parliez, c’est quoi exactement ?
Marcelo : Avec les Messieurs, nous avons ce que j’appelle une obligation historique. L’Orée ne peut pas se permettre de rester en division 1. Avec les Dames, c’est plutôt former une équipe de haut niveau. Vu la moyenne d’âge, c’est encore un peu juste. Evidemment, tout le monde veut monter et si on peut le faire, on ne va pas se gêner. Mais si c’est pour monter et aussitôt redescendre, ça ne sert à rien. L’équipe doit être capable de se maintenir. Donc en Dames, c’est plutôt former une équipe d’avenir. On a tous les éléments pour. En Messieurs, là il y a un autre budget et on doit monter tout de suite. Et puis rester en DH. Je ne veux pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué mais on a un noyau hyper compétitif pour jouer en division d’honneur.
Orée : Des Messieurs qui vont tout de suite être dans le vif du sujet, avec un calendrier peu évident pour commencer ce championnat…
Marcelo : C’est difficile mais c’est ce qu’il y a de plus intéressant pour nous. On a fait une très bonne préparation, avec des entraînements presque cinq jours par semaine. Avec physique, technique et des matches amicaux. Je ne crois pas que les autres équipes ont travaillé autant que nous pendant les vacances et je suis persuadé qu’on est déjà à un haut niveau. Donc, après le 3ème week-end, on saura tout de suite si on est dans le bon ou si on doit encore plus travailler. Personnellement, c’est le genre de début de championnat que je préfère. Si on bat Le Léo, le Wellington et le Pingouin, 3 concurrents au titre, alors on sera très bien parti. Rendez-vous ce dimanche à 15 heures au Léopold pour la première étape!
Propos recueillis par Thierry De Bock