Orée-Léopold 2-3

Nos Dames, si près et encore si loin!

On nous promettait pour ce dimanche 10 novembre “Un Super Sunday” comme ils appellent ça, contre les équipes premières Messieurs et Dames de la Chocolaterie Uccloise. Si l’affiche Orée-Léo chez les Messieurs était déjà très alléchante, que dire alors de cette même confrontation pour nos First Ladies et leurs meilleures ennemies? Il s’agissait ni plus ni moins d’un match au sommet. Entre les premières et les deuxièmes du classement actuel après 10 journées de championnat. Moi, Jef Kazak, j’avais quitté nos héroïnes après une belle balade de santé au Château de la Solitude. Deux victoires et un nul plus tard, voilà que je les retrouve mes gentes Dames, dans les arènes de Sportcity pour ce combat épique. La veille de l’Armistice, un comble! Parce que la bataille, on le sait, aura lieu sur plusieurs fronts : le match lui-même, le retour de quatre anciennes Bleuettes et le duel à distance entre les staffs respectifs. 

Au moment de lancer les hostilités, notre Blue Army s’alignait dans la composition suivante : Comme gardienne du temple, Leila Lamon. Devant elle, cinq vigiles armées juqu’aux dents : Eden Doucelin, Laetitia Groeminne, Clémentine Stordeur, Cameron Croese et Eléonore De Keyser. En sentinelles, deux jolies tours : Sofia Laurito et Marine Desmet. Et puis en front de bandière, Valentine Jonet, Diane Dethier et Pauline Kahia. Pour compléter ce bel armada, Général Dodge faisait encore appel à Felicia Delva, Elisabeth Huyghe, Anna Gispert et Madison Croese. Des réservistes de luxe! 

Dans les rangs adverses, quelques noms bien connus du public sanpétrusien avec Alexia Masso, Eve Verzura, Ophélie Vincent et Adelaïde Van Outryve sur le terrain et puis ces vieux briscards de Romain Manneback et d’Alex de Paeuw à la manœuvre. Le décor était planté! Place au spectacle. Sous les projecteurs de BX1, les flashes de okey.be et devant une belle assistance d’une centaine de personnes. 

Dès les premiers instants, l’épouvantail rayé rouge et blanc se lançait à l’assaut et essayait de s’installer dans notre camp. La Blue Army ne paniquait pas. Bien en place, elle gênait considérablement la progression de son adversaire. Il n’était pas question de se laisser faire! Malgré un bloc bas, le plan était clairement de profiter de chaque occasion pour se projeter vers l’avant. Tout au long du premier quart-temps, ce plan fonctionna à la perfection. Ou presque. Avec notamment un PC sauvé in extremis, à meme la ligne. Sans quoi c’eût été 1-0. Le deuxième quart-temps se déroula tout de suite de manière plus animée, avec plus de rythme. Nos Dames du Joli-Bois gardaient bien la structure, peut-etre même trop. Sur une balle lancée plein axe, nos joueuses locales se regardaient sans qu’aucune n’intervienne. L’attaquante visiteuse se retrouvait sur la trajectoire et, de près, trompait notre malheureuse gardienne. C’était 0-1 pour le Léo. Sans être tout-à-fait immérité, ce score faisait mal. Surtout qu’il ne changea pas jusqu’à la mi-temps malgré une grosse occasion pour nos couleurs. L’armée de Sainte-Alix faisait mieux que se défendre, malgré tout les oreilles de nos muses sifflèrent. Le discours musclé de leur mentor n’était pas piqué des vers : Acceptez de souffrir mais n’oubliez pas de rendre les coups! Tel était en substance le message. Et la deuxième mi-temps recommençait sur les chapeaux de roue. Nos suffragettes sonnaient l’heure de la révolte. Positionnées tout de suite plus haut, elles jouaient crânement leur chance. Quelques belles percées offensives, quelques efforts individuels semaient un peu le doute chez les visiteuses. 

Ce troisième quart-temps était un pleu plus décousu. Beaucoup de fautes, beaucoup d’arrêts de jeu. Les arbitres pédalaient un peu dans la choucroute si on peut dire. Avec quelques cartes et quelques PC, discutés et discutables. Alors que l’on rentrait dans le money time, tout d’un coup, les choses s’accélerérent. Nos belles Bleuettes prenant de plus en plus de risques, s’exposèrent aux contres-attaques. Sur l’une d’elles, les chocolatières uccloises firent 0-2. On croyait que la messe était dite. Mais que nenni! La Blue Army passa alors en “Croese control”, selon l’expression d’un véritable sniper local. Un très beau travail de Cameron sur le flanc gauche lui permit de livrer un centre tendu, entrée de cercle, pour sa sœur Madi. Celle-ci n’avait plus qu’à déposer. C’était 1-2 et l’espoir renaissait dans les rangs sanpétrusiens. Et même si ces diablesses du Léo reprenaient leurs distances, une phase plus ou moins identique à la précédente permit encore à l’Orée d’y croire. C’était 2-3 par Anna Gispert sur service de Madison cette fois. Les travées de Sportcity se transformaient en véritable chaudron. “Allez Léo!”, “Orée, olé!”. Jusqu’au bout, la BlueGirlsPower bouscula son adversaire. Plus de tempo, plus de profondeur, criait encore leur coach en désespoir de cause mais rien n’y fit! Peut-être le vent de la révolte avait-il commencé à souffler un peu trop tard? Par moment, la Blue Army aura fait pratiquement jeu égal et au final, il ne lui a pas manqué grand chose… 

Le dernier coup de sifflet résonna comme le chant du cygne pour nos sirènes. Elles nous auront montré un beau visage aujourd’hui. Si près de réussir à rivaliser avec leurs… rivales. Mais encore si loin de pouvoir vraiment les faire tomber. 

Au clubhouse, transformé en auberge alsacienne le temps d’une journée, les commentaires d’après-match et les envolées philosophiques du Muppet Show allaient bon train. Moi, Jef Kazak, assis à leur table, je me délectais de cette très bonne choucroute et de leurs délicieuses répliques. Jouer un 10 novembre, c’est quand même un peu bizarre. Entre le 9 et le 11… Le 9 novembre, c’était la chute du Mur et c’est vrai qu’on aurait voulu voir tomber les Dames du Léo après 10 matchs et 10 victoires… et t le 11 novembre, l’Armistice. Ce match aurait dû se terminer par un partage. C’est vrai que ce score aurait été plus logique, plus équitable. Oui mais on ne refait pas l’histoire, Monsieur! Allez, trinquons nos verres. Allez Tchin! Entre le désert et le mirage, il y a l’interstice. C’est là que tout se passe. C’est pas moi qui l’ai dit, c’est Alechinsky! 

Jef Kazak,
scribouillard et gratte-papier à ses heures

Prochaine rencontre
Dimanche 17 novembre 2024 à 12h00 à domicile face à Uccle Sport.